Sculpteur
CHEVAL Ferdinand

 
Selon ses souvenirs, en avril 1879, durant l'une de ses tournées, son pied bute contre une pierre, manquant de le faire tomber sur le chemin. Son œil ayant été attiré par la forme curieuse de la pierre, il la ramasse et la glisse dans l'une de ses poches avec l'intention de la regarder plus tard à tête reposée. Dès le lendemain, repassant au même lieu, il constate la présence d'autres pierres ayant des formes encore plus singulières et, à son goût, plus belles que celle qu'il avait trouvée la veille. Il se fait alors la réflexion que, puisque la nature pouvait « faire de la sculpture », il pourrait très bien lui-même, fort de ses longues rêveries préparatoires, se faire architecte, maître d'œuvre et ouvrier dans la construction d'un « Palais idéal ». Durant les 33 années qui suivent, Ferdinand Cheval ne cesse de choisir des pierres durant sa tournée quotidienne, les portant d'abord dans ses poches, puis se munissant d'un panier, voire d'une brouette en certaines occasions. Revenu à son domicile, il passe de longues heures à la mise en œuvre de son rêve, travaillant de nuit à la lueur d'une lampe à pétrole. Il est alors considéré comme un excentrique par les gens du cru, qui ne disposent pas de la vision d'ensemble qu'avait l'architecte. Cheval passe les vingt premières années à construire la façade Est du « Temple de la nature ». Le terme de Palais Idéal n'a été donné par Cheval qu'après sa rencontre avec le barde alpin Emile Roux Parassac en 1904. Le Palais est un mélange très personnel de différents styles architecturaux, avec des inspirations puisées aussi bien dans la Bible que dans la mythologie hindoue. Les pierres sont assemblées avec de la chaux, du mortier et du ciment. Ferdinand Cheval achève la construction du Palais Idéal en 1912.